Prochains événements
Séminaires et débats de livres

Maison de quartier sous-gare
Nos événements ont lieu chez notre partenaire, la Maison de quartier sous-gare à Lausanne. N’hésitez pas à nous solliciter si vous avez des questions.
Thème 2023
Les enjeux du XXIe siècle, où est la brèche?
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événements 2023
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Séminaires
La parole entre art, culture, science et politique. La communication remplace peu à peu la parole, notamment avec la diffusion de l’informatique et de son langage binaire. Plus occupés à remplir un formulaire, à taper sur la bonne touche, à s’inscrire via une application, à surfer sur le net, nous oublions de parler, d’écouter, d’entendre.
L’infinir organise des formations cliniques sous forme de séminaires, combinant films, conférences et débats. Ces dispositifs relèvent de la formation continue pour des étudiants, des professionnels et chacun intéressé à la clinique de la parole.
Débats de livres
Dans le cadre de son programme de formation, L’infinir propose une série de débats autour de publications, pointant les enjeux politiques, culturels et sociaux actuels. L’angle psychanalytique et clinique est au coeur des débats et des questionnements ; sans jugement, ni solutionnisme, mais avec élaboration et analyse.
Entrée gratuite sur inscription
1. Quelle pratique de parole dans les institutions ?
Date : Jeudi 30 mars 2023
Horaire : 17h00 à 21h00
Conférence : Joseph Rouzel
Lieu : Maison de quartier sous-gare, Lausanne
Type : Séminaire
Modération : Enrica Ferri
Propos
La nouvelle gestion publique a envahi le champ socio-éducatif via les administrations publiques. Ces dernières subventionnent des institutions privées, afin d’exécuter leurs missions régaliennes. Ce qui a pour conséquence d’introduire les outils du management dans les institutions qui, au départ étaient fondées par des personnalités ou des équipes motivées à inventer des pratiques novatrices, à visée sociale ou éducative.
Ce management public supplante la marge de manoeuvre des directions des institutions, en instillant petit à petit des notions de rendement, de restrictions budgétaires, en imposant des dotations en personnel, en s’immisçant dans les missions, voire les approches théoriques. La notion de rendement pousse à encourager l’émergence de grandes structures impersonnelles et standardisées, au détriment des petites équipes innovantes, dont la taille permet une intervention spécifique. Si chaque geste ou soin doit être calculé et inventorié, alors que la personne dite au centre de l’intervention ne peut se dompter, se mesurer, se rationner, comment la parole va-t-elle relancer une voie libre à l’écoute du particulier ?
Film
Documentaire de Bernard Romy, sur l’expérience du Chiffre de la parole
La nouvelle gestion publique a envahi le champ socio-éducatif via les administrations publiques. Ces dernières subventionnent des institutions privées, afin d’exécuter leurs missions régaliennes. Ce qui a pour conséquence d’introduire les outils du management dans les institutions qui, au départ étaient fondées par des personnalités ou des équipes motivées à inventer des pratiques novatrices, à visée sociale ou éducative. Ce management public supplante la marge de manoeuvre des directions des institutions, en instillant petit à petit des notions de rendement, de restrictions budgétaires, en imposant des dotations en personnel, en s’immisçant dans les missions, voire les approches théoriques. La notion de rendement pousse à encourager l’émergence de grandes structures impersonnelles et standardisées, au détriment des petites équipes innovantes, dont la taille permet une intervention spécifique. Si chaque geste ou soin doit être calculé et inventorié, alors que la personne dite au centre de l’intervention ne peut se dompter, se mesurer, se rationner, comment la parole va-t-elle relancer une voie libre à l’écoute du particulier ?
Conférence
Après avoir exercé de nombreuses années comme éducateur spécialisé auprès de divers publics (psychotiques, toxicomanes, cas sociaux…), Joseph Rouzel est aujourd’hui psychanalyste en cabinet et formateur en libéral. Il a enseigné au CEMEA de Toulouse et à l’IRTS de Montpellier. Diplôme en ethnologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, DEA d’études philosophiques et psychanalytiques. Ses prises de position questionnent une éthique de l’acte dans les professions sociales et visent le développement d’une clinique du sujet éclairée par la psychanalyse.
2. Comment se constitue l’alliance avec les jeunes ?
Date : Jeudi 27 avril 2023
Horaire : 19h00 à 21h00
Intervenants : Sandra Tissières et François Keller
Lieu : Maison de quartier sous-gare, Lausanne
Type : Débat livre
Propos
Sandra Tissières et Jean-Marc Roethlisberger Cours, cours toujours, Editions Socialinfo, Lausanne, 2018
François Keller, L’expérience de la parole, conversation formatrice au coeur d’une pratique de terrain avec la collaboration de Stéphane Michaud, Editions ies, Genève, 2021
Débat
Comment se constitue l’alliance avec des jeunes qui sont accueillis par la parole et là où il y a à les trouver, voire chercher et même provoquer ?
Chacun des deux auteurs aborde de différentes manières la question de l’alliance.
Pour Sandra Tissières, il s’agira d’aller chercher le jeune là où il se trouve et inventer sur place les conditions d’un lien, d’une alliance. C’est une alliance accidentée, pourrait-on dire, au coup par coup.
Pour François Keller, il s’agira d’alliance avec ce qui se fabrique dans la parole et dans l’instant-même de l’intervention. Là où il y a de l’acte de parole, il y a du voyage.
Conférence
C’est une histoire qui relate un journal de bord dans lequel Sandra Tissières court, en effet, après une jeune fille pour que de l’alliance puisse s’instaurer.
Elle a également une formation de dessinatrice en bâtiment. Elle travaille dans différents foyers en Suisse, puis au Cambodge où elle encadre des chefs d’équipes qui travaillent avec les enfants des rues.
Elle a également été directrice-adjointe d’un centre d’hébergement pour adultes en difficulté.
Elle est actuellement responsable du Pôle des éducateurs en milieu scolaire des Alpes Vaudoises, chapeauté par l’Association de la Maison des Jeunes à Lausanne.Alain Bozza est psychologue clinicien, co-fondateur du Centre d’Hébergement et de Réinsertion sociale et professionnelle (CHRS) « Henri Wallon » à Montpellier en France. Il a été formateur à l’Institut Régional du Travail Social (IRTS) de Montpellier pendant près de 40 ans, ainsi que formateur et superviseur à Psychasoc (institut européen en psychanalyse et travail social) depuis sa création en 2002.
Elle est l’auteure de deux ouvrages qui ont été publiés en avril 2022 : Clinique du sujet de la citoyenneté dans les psychoses et Institution et accompagnement psycho-social dans la clinique des psychoses (25 ans d’expérience au CHRS H. Wallon).
François Keller est licencié en Sciences de l’éducation (Université de Genève), diplômé en éducation spécialisée (Institut d’études sociales), praticien formateur HES-SO. Auteur de publications portant sur des thèmes de société. Il est fondateur de l’Institut suisse de brainworking en 2006 à Genève, dont il assure la direction. Il est également formé comme analyste.
Il a publié un livre avec les éditions ies (écoles sociales de Genève) en 2022 ayant pour titre L’expérience de la parole, qui témoigne de l’itinéraire d’un stagiaire intervenant avec une jeune personne dans la structure d’accueil Le chiffre de la parole. Il est également l’auteur du livre Le standard ne répond pas, aux éditions Slatkine en 2017 et aux mêmes éditions : Le goût de l’hospitalité en 2007, Le goût de la santé en 2011, Le goût de l’écriture en 2017. Ce sont des ouvrages qui rassemblent des interviews de personnalités de Suisse-romande et d’ailleurs dans les domaines de l’économie, de la finance, de l’art, de la culture, de la science, etc.
3. Comment ne cesse pas de s’inventer une pratique ?
Date : Jeudi 25 mai 2023
Horaire : 18h00 à 21h00
Conférence : Intervention par les membres de L’infinir
Lieu : Maison de quartier sous-gare, Lausanne
Type : Séminaire
Modération : Enrica Ferri
Propos
Relancer les pratiques qui se sont autorisées à s’inventer en n’effaçant pas la mémoire ; construire les enjeux de la formation en proximité du terrain ; faire de l’intervention un outil d’interlocution ; explorer les propositions qui promeuvent différemment l’éducation, la formation, l’enseignement, le travail ; tisser en parlant, en écoutant, en faisant, en construisant, en écrivant une direction pragmatique avec les équipes ; trouver le mode pour que l’implication de chacun dans les registres de la vie constitue la direction intellectuelle ; ce sont là nos propositions pour la brèche du XXIe siècle.
L’infinir, en s’engageant dans ces réflexions et propositions, donne des indications sur ce vers quoi se diriger aujourd’hui, mais aussi comment ceci laisse une trace pour les générations à venir.
Film
Le film-documentaire Dans l’aventure du non, la parole de Catherine Scheuchzer, constitue un témoignage de la pratique du lieu de vie, de la recherche et de l’élaboration psychanalytique du Collectif de recherche pédagogique et psychanalytique débutée en 1974. Il met en scène trois enfants qui deviennent, dans un jeu, les acteurs du film, et découvrent en même temps que c’est là l’occurrence de devenir les acteurs de leur propre histoire.
Réalisé en 1991, il a été largement distribué dans les salles de cinéma, en Suisse et à l’étranger. Présenté en octobre 1992 au 3ème Festival des médias sur le thème de L’homme en péril à Lodz, en Pologne, il obtient le Prix de la Fondation polonaise pour la diffusion des sciences.
4. L’enfermement des jeunes
Date : Jeudi 28 septembre 2023
Horaire : 18h30 à 20h00
Conférence :
Lieu : Maison de quartier sous-gare, Lausanne
Type : Séminaire
Modération : François Keller
Propos
L’idéal de mai 68 projetait une jeunesse qui veut « tuer le père » par la révolution, la destitution, les paradis artificiels, l’envie d’ailleurs. Actuellement, une partie de la jeunesse semble résignée, enfermée et indifférente au monde. Par contre, les mondes virtuels sont devenus cet ailleurs comme le prolongement d’un confort matériel qui annihilerait toute velléité de combativité. Est-ce peut-être la conséquence de ce « père tué », soit d’une autorité qui n’ose plus s’afficher ?
Film
De l’autre côté de la porte (2008)
De Laurence Thrush, avec Kenta Negishi et Kento Oguri
Hiroshi vit dans une banlieue de Tokyo avec ses parents et son jeune frère. Un soir à son retour de l’école, il s’enferme dans sa chambre et pendant deux ans refusera d’en sortir et d’y laisser entrer qui que ce soit. Cette histoire se base sur le phénomène japonais des hikikomoris, qui affecterait plus d’un million de jeunes japonais.
5. La fin du travail. Le travail est mort, vive le métier !
Date : Jeudi 2 novembre 2023
Horaire : 18h30 à 20h00
Conférence :
Lieu : Maison de quartier sous-gare, Lausanne
Type : Séminaire
Modération : Eveline Sautaux
Propos
L’apprentissage tout au long de la vie est devenu un slogan, voire une obligation. Est-ce pour l’épanouissement de chacun ou pour offrir au marché du travail une main-d’oeuvre flexible et malléable, à flux tendu ? D’un côté il y a un hyper-formalisme qui voit chaque activité encadrée par une formation spécifique et un diplôme, et d’un autre des travailleurs ubérisés à qui on fait miroiter les alouettes « auto-entrepreneurs ». Et que dire de tous ces maux du non-sens que produit le travail et si bien définis par des anglicismes : brown-out, bullshit jobs, burn-out, bore-out ? Toute une réflexion sur la réappropriation – non pas des outils de production – du sens du travail est encore à mener. Est-ce qu’en partant du métier, une immunité peut encore se construire sur les ruines du travail formaté et professionnalisé ou faut-il oser inventer tout autre chose ?
Film
Sorry, we missed you (2019)
De Ken Loach, avec Kris Hitchen et Debbie Honeywood
Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur.
Alors qu’Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky enchaîne les jobs mal payés ; ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir indépendants ni propriétaires de leur maison. C’est maintenant ou jamais ! Une réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur à son compte. Mais les dérives de ce nouveau monde moderne auront des répercussions majeures sur toute la famille…
6. Je consomme donc je suis
Date : Jeudi 30 novembre 2023
Horaire : 18h30 à 20h00
Conférence : Matthias Sohr
Lieu : Maison de quartier sous-gare, Lausanne
Type : Séminaire
Modération : Enrica Ferri
Propos
Etre, paraître, avoir, posséder, montrer. Par quelle injonction sommes-nous portés lorsque nous consommons de l’éphémère ? Il s’agit d’alimenter une machine qui n’a pour seule fonction que d’exponentialiser les produits et le produit des investissements. En tant que consommateur nous achetons, non pas un bien, mais une vie sous anesthésie, sans obstacles et sans limites. Cette illusion est vite balayée par les contraintes d’un système où tout a un prix, celui du consumérisme étant la perte d’intégrité. L’art qui s’expose, par-delà ses circuits de ventes, propose un autre mode d’entendre notre rapport à la matérialité et à l’immatérialité, entre rigueur et folie.
Film
Left foot, right foot (2013)
De Germinal Roaux, avec Nahuel Perez Biscayart et Agathe Schlencker
Marie, 19 ans, est attirée par l’argent facile. Sans s’en rendre compte vraiment, elle va glisser dans la prostitution. Elle décide de n’en rien dire à son compagnon, Vincent, un jeune skateur de 21 ans insouciant qui doit du fric à tout le monde et n’arrive pas à devenir adulte. Marie et Vincent vont être pris dans le tourbillon de la vie, happés par une société dont la culture est celle de l’argent, de l’apparence et du fantasme perpétuel. Témoin de leurs mensonges et de leurs secrets, Mika, le frère autiste et muet de Vincent va être, lui aussi, pris au piège…
Conférence
De Matthias Sohr
Matthias Sohr est artiste et historien. Il a fondé l’espace d’art lausannois Bureaucracy Studies. Il vient de lancer une revue d’art rédigée en langage simplifié.
7. Quelle alliance ?
Date : prochainement annoncée
Horaire : 18h30 à 20h00
Conférence : Ariane Schindelholz
Lieu : Maison de quartier sous-gare, Lausanne
Type : Débat livre
Livre : La main intellectuelle. Portraits d’artistes et d’artisans.
Propos
La main intellectuelle. Portraits d’artistes et d’artisans aux Editions Helvetia, Lausanne, printemps 2023.
Film
Le faire, par-delà l’opposition manuel/intellectuel, relève de l’art, de la transmission, de laculture. C’est ce que l’auteure, Ariane Schindelholz, indique le long de ses rencontres autour de la main intellectuelle. Alors que les techniques de management poussent à l’épuisement de travailleurs réduits à une ressource, cet ouvrage réinstaure la noblesse du travail par la beauté et la précision du geste. ».
Citations du livre :
Erwin Grünenfelder, herboculteur
« Chaque année, il y a moins de paysans. Il y a toujours des jeunes qui font des études d’ingénieur agronome, mais c’est pour devenir fonctionnaires. Toutes ces nouvelles normes sont pour contrôler le toujours plus petit nombre de paysans qui existent. Ma fille travaille depuis dix-huit ans dans notre entreprise de plantes médicinales, elle connaît le métier ! Mais ils exigent qu’elle fasse une formation agricole, y compris sur les vaches… même si nous n’en avons pas ! ».
François Burland, artiste plasticien
« Comme je suis un électron libre, je fais le lien entre plein de milieux qui étonnamment ne se parlent pas. Avec Valérie, on est des Candide au pays de la psychiatrie et du socio-éducatif. Je pense que ça nous a donné une grande liberté, de ne pas savoir. […] Aujourd’hui, nous sommes obligés de faire correspondre les choses qu’on fait à des quantités de normes pour toucher des sous. On nous force à correspondre et à des discours pour justifier les postes et les salaires de ceux qui ont mis ces normes en place. Dès qu’on fait un projet créatif, ce ne serait pas assez socio-éducatif ! C’est une des perversions de ce monde néo-libéral ».
Emmanuel Lendenmann, sculpteur sur métal et lumière
« Je pense que mon expérience dans l’industrie d’un côté et dans l’artisanat de l’autre m’aidebeaucoup pour aller vers l’art. Actuellement, je travaille non seulement avec la forge, mais aussi avec la soudure, et l’enlèvement de matière. J’essaie d’aller au-delà de la technique. Au début, on veut absolument prouver qu’on maîtrise, on veut faire des choses très compliquées. C’est bien de passer par là, mais il faut aller à l’essentiel ».
Conférence
Ariane Schindelholz avec son livre La main intellectuelle. Portraits d’artistes et d’artisans, aux Editions Helvetia, publié ce printemps, nous propose cinquante portraits en textes, en photographies et en vidéos, de celles et ceux, qui en faisant, contribuent à l’articulation des aspects manuel et intellectuel, de métiers d’art et d’artisanat. Cet ouvrage participe ainsi à la valorisation du capital en intelligence, en technique et en qualité de l’atelier, restituant ainsi l’histoire, la passion, l’invention et l’art de faire de l’artiste et de l’artisan.
Elle travaille depuis plus de vingt ans dans l’édition de récits de vie, émergeant de la rencontre avec des entrepreneurs et acteurs culturels, artistiques et économiques de Suisse et d’ailleurs.
Elle contribue aussi à l’écriture de parcours de vie de jeunes cherchant à préciser un itinéraire particulier tout en posant des questions impertinentes à une société parfois exagérément normalisante.
Elle est également formée en tant que psychologue et analyste.
Son prochain ouvrage qui est à l’oeuvre actuellement est un journal de bord avec des enfants de Marioupol, âgés de dix mois à trois ans, avec lesquels elle vit au quotidien en y restituant la poésie et les inventions de langage et d’explorations qu’ils font ensemble.